mac.voyages: Nazca, PEROU, du 05/05 au 11/05

Après notre dernier long voyage de bus de nuit en Amérique du Sud, nous avons la chance d'arriver à Nazca dimanche matin, jour de la foire. Des senteurs, des couleurs, et des visages pleins de sourires.

Connue pour ses lignes, cette petite ville a pour habitude de recevoir les touristes seulement 2-3 jours. Nous nous rendons compte que Nazca est empreinte d'histoire et détient d'autres richesses à découvrir. Nous y restons finalement près d'une semaine.

Les lignes de Nazca sont des géoglyphes, chemins de pierres dessinés au sol, visibles du ciel. Elles ont été découvertes en 1939, par le scientifique américain Paul Kosok, qui survola le désert et remarqua une série de grandes lignes et de figures tracées sur le sol.

Maria Reiche, mathématicienne et institutrice allemande, consacra 40 ans de sa vie à déchiffrer les mystères des lignes et se battre pour les conserver. Leurs origines sont encore aujourd'hui discutées. Système d'irrigation pré-incas ? Calendrier astronomique utilisé pour l'agriculture ? Système de communication avec les dieux ? Ou même peut être avec les extra-terrestres ? Nombreuses sont les hypothèses... Chacune d'elles manquant de preuves, aucune n'a été certifiées. Cependant, une chose est sure, ces lignes avaient une grande importance pour les peuples qui en sont à l'origine. Elles représentent aujourd'hui un patrimoine exceptionnel pour le Pérou, et sont mondialement connues. Nous sommes allées les apercevoir du haut des deux miradors et avons visité le musée dédié à Maria Reiche.

Pour des expériences sensationnelles, Adeline et Marion survolent les lignes à bord d'un petit avion 6 places, traversent le désert de Cahuachi en buggy, s'initient au sandboarding (surf des sables) sur les dunes d' Usaca.

Au passage, accompagnées de Diago, elles visitent différents sites :

- Un système d'irrigation datant de l'époque du peuple nasca (- 400 av JC et + 400 ap JC). Encore utilisé aujourd'hui, il puise des eaux souterraines, seule ressource de cette région désertique.

- Les pyramides de Cahuachi, ce lieu archéologique découvert il y a 36 ans, encore en cours de fouilles, étaient des lieux de cérémonie de même époque.

- Un cimetière où sont visibles des momies entourées de 7 couvertures. L'étude de ces momies a permis d'en savoir plus sur ces peuples anciens, par exemple, d'apprendre que les femmes utilisaient de la graisse animale comme soin pour les cheveux. Les principales causes de mortalité étaient : cancers de la peau dû au soleil, épidémies, ou déshydratation. Les morts étaient enterrés en position fœtale, afin qu'ils puissent renaître dans un autre monde.

Notre rencontre avec Félix, qui se fait surnommé "le dernier nasca", nous a permis d'en apprendre davantage sur l'histoire des peuples du Pérou. Ce "guérisseur" vantant les mérites des énergies et du partage, nous a invité à visiter son musée appelé Inca Wasi. "Wasi", en langue quechua, signifie "petite maison". Nous avons vu beaucoup de fossiles d'animaux marins, certains datant de plusieurs millions d'années, à l'ère où l'eau recouvrait ces terres. Le peuple nasca avait trois lois citées ci-dessous en quechua et espagnol :

- Ama jeia = No seas mentereso = Ne mens pas

- Ama yuya = No seas osioso = Ne sois pas fainéant

- Ama sua = No seas ladron = Ne sois pas voleur

Si une de ces trois lois était violée, les coupables avaient les mains coupées, puis ils étaient décapités. Leurs têtes étaient ensuite portées à la ceinture des bourreaux en guise de dissuasion.

Deux des lignes de Nazca représentent des animaux (grenouille et singe) avec seulement 9 doigts. D'après Félix, cela représente les 9 mois de grossesses d'une femme. Une autre théorie voit là les 9 mois de climat sec de cette région, les 3 autres mois étant plus propices pour l'agriculture.

Félix nous explique le symbole des trois animaux emblématiques des anciennes cultures péruviennes, souvent représentés dans les arts. Le condor est connu pour sa vision, le puma pour sa force, et le serpent pour son agilité.

Le lendemain, Marion part pour son aventure tant attendue : l'ascension du Cerro Blanco, en 3 h de marche suivi d'une descente en surf des sables de 30 minutes. Cette dune est la plus haute du monde en altitude avec ses 2080 m. Accompagnée de son guide personnel, Juan Carlos, elle en a pris plein la vue avec de magnifiques paysages et elle nous est revenue pleine de sable !

Juan Carlos s'est proposé de nous emmené en haut d'une colline l'après midi, pour admirer la vue sur la ville. Grâce à lui nous avons appris qu'il pleut seulement 2h par an à Nazca.

"Nasca" avec un "s" représente le peuple nasca, présent sur ses terres il y a fort longtemps. Et "Nazca" avec un "z" désigne la ville de Nazca. La lettre "z" a été amenée en Amérique du Sud par les espagnols, tout comme la lettre "x". Juan Carlos nous rappelle les noms des différents peuples qui se sont succédés sur ces terres : les paracas, les nascas, les waris, les icachichas puis les incas. Il nous précise que le peuple nasca n'a pas été envahi ni exterminé, mais a disparu avec le temps, contrairement aux Incas, tous tués par les espagnols.

Le fleuve qui traversre aujourd'hui la ville de Nazca est appelé "chicha", comme la boisson typique du pays à base de maïs. Il porte ce nom en référence aux cultures de maïs qui longeaient le fleuve.

Au Pérou, la fête des mères était le dimanche 12 mai, Juan Carlos nous récite le poème que tous les enfants connaissent :

"Del cielo cayo una rosa

Mamita la recogio

La puso en su cabezita

Que linda quedo"

Après le coucher du soleil, direction le planétarium, situé dans un hôtel de luxe de la ville.

Nous avons vu un film en français sur les lignes de Nazca, qui explique leurs éventuels liens avec les étoiles.

Grâce à un télescope, nous avons pu admirer en vrai Saturne et ses anneaux !

Cette semaine a aussi été marquée par notre rencontre avec Jesus, Sonia, et leur fils Isaac, nos adorables hôtes. Nous avons été touchées par leur gentillesse, leur simplicité et leur générosité.

Muchas gracias amigos !!!

Survol des lignes de Nazca